Musique et Handicap 78
Méthodologie à l'usage des intervenants

Le rôle de l'accompagnant soignant

La collaboration de nos  intervenants avec les accompagnants soignants en institution est primordiale. Les intervenants de Musique et Handicap 78 l’ont bien compris. Cette collaboration donne naissance à une approche systémique qui, dans tous les cas, sera génératrice de mieux-être auprès des bénéficiaires.

Collaborer avec les accompagnants soignants

Il est primordial de travailler avec les accompagnants soignants des bénéficiaires :

  • pour échanger des informations au sujet d’un·e participant·e ;
  • pour l’aider à mieux être ;
  • pour que chaque bénéficiaire trouve une cohérence dans les activités qui lui sont proposées.

Le témoignage de Nathalie Esthévenin

Ancienne intervenante à Musique et Handicap78

Les soignants sont très importants : ils participent à la vie quotidienne des résidents, apprennent à les connaître à travers différentes activités. La présence d’un soignant pendant la séance est un soutien qui me permet de tisser le lien indispensable avec la structure qui m’accueille.

Comme musicothérapeute, je mène la séance, je propose les séquences, les orientations, les jeux… Je prends l’initiative des changements de direction. Je décide d’intervenir ou pas, en fonction de l’évolution de la situation.
Parfois, quand je donne des consignes ou que je lance un jeu sans parler, les résidents ne suivent pas, ne comprennent pas, et il se passe quelque chose d’imprévu. Cette situation, il faut l’appréhender avec beaucoup de délicatesse et d’écoute. Sur ce point, je demande aux soignants de me laisser choisir quelle attitude adopter. Après la séance, nous en parlons, nous échangeons nos points de vue, nous affinons nos perceptions…

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Le soignant, comme le musicothérapeute, participe, s’implique dans la musique, les jeux sonores proposés. Il est attentif à ce qui se passe. Il essaie de percevoir les différentes dynamiques que je propose, il s’efforce de trouver sa façon de les appuyer, de les favoriser.

Il cherche une résonance en lui, il ose aller vers l’inconnu. L’expression du musicothérapeute et des soignants doit éveiller celle des résidents. Il s’agit de trouver un juste milieu entre se mettre en retrait et être trop présent.

Être en retrait, c’est, par exemple, ne pas jouer le jeu, se donner au minimum, faire semblant de donner, être à la traîne dans les dynamiques que je peux lancer, être un peu absent à ce qui se passe.
Être trop présent, c’est ne pas sentir jusqu’où notre expression peut aller.

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Nous sommes là pour stimuler les personnes à aller vers l’expression, à entrer en relation entre elles et avec nous. Nous ne devons donc jamais perdre de vue que le but de l’expression est de rentrer en relation. Dès qu’il y a l’amorce d’une relation, on doit l’entendre et la favoriser, jouer avec. Peu importe les maladresses, les ratés sonores.

L’important est d’être vrai dans la relation, de trouver aussi en soi ce que l’on cherche à stimuler dans le groupe :

  • l’éveil d’une énergie, d’une disponibilité, d’une présence à soi et aux autres ;
  • l’envie de partager, de bien se sentir dans le groupe.

Le soignant observe les personnes formant le groupe. Son regard est complémentaire du mien, puisqu’il côtoie les résidents toute la semaine. Son attention va donc venir s’ajouter à celle du musicothérapeute et les éléments recueillis seront analysés en fin de séance. Nous confronterons nos perceptions, nos ressentis, nous remettrons en question nos positionnements, afin de nous ajuster autant dans les propositions que sur la posture à privilégier pour qu’une confiance, un désir de vivre, un mieux-être puissent émerger.

Publié le 15 juillet 2024 – gdc

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